mardi 19 novembre 2013

Entre ville et campagne

Me voici en Australie depuis 2 mois.
Ca paraît peu mais pour quelqu'un qui sort d'un tour du monde, c'est une vraie sédentarité !
Ca fait plaisir d'installer des activités néanmoins, de tisser des liens (même superficiels) avec des gens que je vois toutes les semaines au cours de percus africaines, au yoga, dans le voisinage etc...).

- J'ai commencé mon yoga intensif il y a 2 semaines, c'est intéressant de donner à ma pratique jusque là une dimension plus multiple (anatomie, respiration, philosophie autour de l'histoire du yoga, corrections et ajustements).

- Mike prépare une "gig" (concert version modeste) pour le 30 novembre, dans la salle (community hall) de notre copropriété. Rappel de la salle (photo de l'an dernier) :


Il prépare de plus en plus (intensification de ses repet en solo - quotidiennes-, en plus de la repet hebdomadaire avec son groupe). Il a même fait un petit show en solo, au Shared de Yandina, lors d'une session "scène ouverte" aux auteurs de chansons (ce qui est son cas) ; il y a chanté quelques unes de ses chansons, avec un public réduit mais enthousiaste. Ca lui a permis de se refamilairiser avec le contact public. Il prend cela au sérieux (pas parce qu'il se prend au sérieux, mais parce qu'il adore la musique : jouer, chanter, jammer  = improvisation entre instruments). Ca lui est important pour son équilibre et son plaisir.

Il m'a assez bluffé : une voix claire et affirmée, à l'aise tout en restant simple (très chouette moment)
Hâte d'y être, surtout que je fais l'accueil billetterie ;-) (enfin de 21h45 à 23h, je devrais pas être débordée!)

- Par ailleurs, je commence maintenant une petite routine d'aller à Brisbane une fois par semaine, le lundi, pour des rendez-vous réguliers avec des contacts de copains.
C'est pas de tout repos, car c'est tout de même assez loin (1h45 aller), et en plus je ne connais pas bien les lieux, même avec mon gps (qui me fait passer par les ponts et tunnels payants, il faut donc doublement que je ruse...).
En tous cas, ça me permet d'explorer un peu la ville. Notamment les galeries d'art à South Bank, le long du fleuve :
l'Art Gallery du Queensland :



Une expo sur le vintage californien (pas encore vu), et une sur les trésors cachés de l'Afghanistan (du musée de Kaboul) que j'ai hate de voir.

En attendant, j'ai exploré le GOMA (gallery of modern art du Queensland). Pas fini en une fois, mais elle m'a bien plu (plus que l'art gallery).

les rives de South Bank où sont concentrés les espaces d'expo/spectacles...

Majestueux Poinciana  (on dirait les couleurs d'automne mais c'est plutôt l'arrivée de l'été ici), en français on les appelle plutôt "flamboyant", je crois

Pas mal de peintures aborigènes, mais aussi de l'art moderne avec des installations dignes de Paris.
D'ailleurs, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir dans une des installations de l'expo (Everyday magic, sur la magique et l'art dans le quotidien) : une vidéo d'un chanteur du métro parisien... que j'ai reconnu : un aveugle maghrébin que je suis sûre d'avoir croisé régulièrement dans les rames de métro. L'extrait choisi était assez poignant : sur des artistes qui vivent dans un pays qui n'est pas le leur, et illustrent cette poésie du quotidien. Troublant.

L'avez vous croisé vous aussi (les Parisiens) ?
Magnifique chant algérien avec si peu de moyen
Autres curiosités de l'expo :

Je vous laisse découvrir en vous approchant de plus près...


Un artiste américain, Spencer Finch, 2005 :
"Les lumières à Lascaux" : néons de couleurs différentes recréant la qualité et les tons de lumière dans la Grotte de Lascaux : les couleurs rappellent les pigments de la grotte (EH BEN!)

Véritable toile d'araignée (passée en couleurs pour l'oeuvre d'art) 
Et en sortant du musée... Flamboyant perdant ses fleurs (voûte et parterre fleuris, magnifique !)
A suivre dans mon actualité à venir : un mariage australien (des potes de Mike), l'animation d'un café conversation français avec l'Alliance Française - autour des fêtes de Noël, le concert au community hall...

samedi 2 novembre 2013

Blanche-Neige au pays de la Tauromachie

Un conseil cinéma, vu cette semaine au cinéma d'art et essai de Nambour, ville plus grande près de Yandina :

BLANCANIEVES
(ou Blanche Neige au pays de la Tauromachie)



Noir et blanc, muet, revisité par Pablo Berger, réalisateur espagnol.
Original, différentn envoûtant.
Comme quoi, on trouve des séances cinéma autres que les gros budgets américains.
Et en plus, ici, on n'a pas à redouter une version doublée : pas de doublage en Australie.
J'emprunte les mots de Jérome Garcin, dans sa critique coup de coeur des Inrocks, pour vous en donner l'essence.

Olé !



The artist, c'est lui. A côté, Michel Hazanavicius n'est qu'un pasticheur appliqué. L'Espagnol Pablo Berger signe, après « Torremolinos », un deuxième long métrage fabuleux, au sens propre. Film en noir et blanc - mais la lumière, les contrastes et le grain sont si beaux qu'on croirait une explosion de couleurs -, film en format carré - mais la profondeur est telle que la 3D pourrait en être jalouse -, film totalement muet, mais porté par la musique si parlante d'Alfonso Villalonga, « Blancanieves » réussit la prouesse d'être un hommage aux grands patrons, de Murnau à Buñuel en passant par le Browning de « Freaks », et d'une époustouflante modernité. Avec cette Blanche-Neige sévillane et tauromachique, Berger dépoussière en effet le conte des frères Grimm, le distord, le subvertit, l'affole, l'érotise, le féminise, l'élève à des hauteurs mystiques, bref, l'accomplit.
Dans l'Espagne des années 1920, une enfant, Carmen, dont la mère est morte en la mettant au monde, et dont le père, un torero de légende, est condamné à la paralysie après avoir été encorné, grandit sous la férule de sa belle-mère, qui la traite comme une souillon...


(...)








Ce film d'avant ou d'après le cinéma est une splendeur. L'émotion qu'il dégage est d'autant plus forte que son esthétique est rigoureuse. Blanche-Neige fond sous le soleil andalou. Nous, aussi.